A FILETTA, PAOLO FRESU & DANIELE DI BONAVENTURA

Octobre 2006, « L’Aghja », un petit théâtre ajaccien fête ses 20 ans.
Pour l'occasion, Francis Aiqui, son directeur, metteur en scène et passionné de jazz, décide de réunir jazzmen et polyphonistes corses : c’est la rencontre entre A Filetta, Paolo Fresu et Daniele di Bonaventura. Un vrai coup de foudre qui donne naissance à leur premier projet Mistico Mediterraneo, et fera l’objet d’un enregistrement édité début 2011 par ECM.
Après ce succès et quelques dizaines de concerts, tous décident de poursuivre la route commune : c’est ainsi que naîtra : « Danse, mémoire danse. ».


Danse mémoire, danse

Un travail musical et vocal ayant pour thème les regards croisés de deux hommes, deux insulaires, deux êtres d’exception ayant marqué le 20ème siècle : Aimé Césaire, écrivain, poète, dramaturge d’origine martiniquaise et Jean Nicoli, enseignant, résistant, exécuté? en 1943 à Bastia par l’occupant fasciste italien. En commun, ces deux hommes ont leur engagement politique, leur humanisme notamment à travers leur jugement sur le colonialisme.?
« Si nous avons décidé?, dans ce spectacle de rapprocher ces deux grands penseurs lumineux empreints d’humanisme, c’est tout simplement pour rappeler encore et encore que derrière la grandeur de ces hommes que l’on se plait à célébrer pour leurs engagements et leur sacrifice, il y a l’idée pour et par laquelle ils vivent et meurent : celle d’un monde plus juste, plus libre, plus respectueux des différences, plus équitable et plus solidaire. »
Corses et italiens, polyphonistes et jazzmen, tous musiciens enracinés, voix, trompette et bandonéon contribuent ici à mettre en relief les idéaux mais aussi les rêves de ces « princes des nuées » en proposant une musique métissée qui n’est celle de personne précisément parce qu’elle est celle de tous.


A FILETTA
La musique d’A Filetta est une traversée... On pourrait dire qu’il s’agit d’une proposition vocale polyphonique contemporaine exigeante, audacieuse, issue d’une puissante tradition orale.
C’est en 1978 que de très jeunes gens – parfois adolescents, mus par une volonté farouche de contribuer à la sauvegarde d’un patrimoine oral en plein déclin - se sont mis en route... et leur route aura été longue, parfois sinueuse mais jalonnée de découvertes et de rencontres exceptionnelles.
Les chanteurs avouent d’ailleurs volontiers que « la rencontre » est inscrite dans leur ADN musical.
« A chaque fois qu’il m’est donné de remercier un public pour l’accueil chaleureux qu’il nous a réservé, je le fais en rappelant que nous sommes un vieux groupe (né en 1978), certes, mais composé d’individus incorrigiblement jeunes ! Sans doute parce que nous mesurons jour après jour combien est grand le privilège de traverser le temps en chantant ; chanter c’est échanger, rencontrer, embrasser, recueillir, c’est avoir et partager une vision du monde.
A nos débuts nous étions persuadés que nous changerions ce monde en lui ouvrant les yeux et ce qui fait de nous de jeunes-vieux ou de vieux-jeunes c’est que nous sommes toujours tout aussi convaincus qu’il nous faut être déterminés à le faire !
Notre port de départ fut une tradition vocale puissante. Très vite s’est imposée à nous la curiosité ; comprendre en quoi le vaste monde qui est le plus exigu des confettis peut rassembler autant de gens divers, tous issus d’une même glaise : notre humanité !
Les rencontres avec d’autres traditions partout dans le monde, d’autres disciplines (la danse, le théâtre), d’autres genres musicaux (la musique classique, le jazz, les musiques dites du monde, la musique de film) ont fait de nous, un ensemble capable de transformer, d’amalgamer, de fusionner tout en demeurant très enracinés ! Le métissage qui effraie tant les tenants du repli identitaire est notre credo tout simplement parce que l’histoire du monde est toute entière, celle de ce grand voyage des couleurs. »
Jean-Claude Acquaviva

DANIELE DI BONAVENTURA
Originaire des Marches, en Italie, Daniele di Bonaventura est à la fois compositeur et arrangeur, pianiste et bandonéoniste. Il manifeste un intérêt, toujours plus vif, pour la musique improvisée, malgré? une formation musicale classique : dès l’âge de huit ans, il entamait des études de piano, de violoncelle, de composition et de direction d’orchestre. Ses collaborations musicales balaient un large espace, allant de la musique classique à la musique contemporaine, du jazz au tango, de la musique ethnique à la world music, avec des incursions dans le monde du théâtre, du cinéma ou de la danse.

PAOLO FRESU
Paolo Fresu est un grand, un très grand jazzman. Sa magie réside essentiellement dans la spontanéité? d'un homme qui est parvenu à retranscrire l'esprit profond de son pays dans le plus libre des arts. Dans sa trompette coule la même sève qui a donné? du prestige et du glamour à la nouvelle vague du jazz européen. Très présent sur la scène du jazz européen, il participe à de nombreuses formations, tout en composant de la musique pour la danse, la poésie, le cinéma et le théâtre. Il fait preuve, en outre, d’une présence scéniques impressionnante. Couronné par plusieurs prix tant en France qu'en Italie, il a enregistré? plus de 300 albums.

A Filetta Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Jean-Do Bianco, Petr’Antò Casta, Paul Giansily, Maxime Vuillamier Voix
Paolo Fresu Trompette, bugle
Daniele di Bonaventura Bandonéon

  • 11 SEPTEMBRE 21H30 PLACE D'ARMES
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